Michel MAFFESOLI
Mercredi 22 Juin 2022
« Vers une ère des soulèvements »
Trente ans après son mythique Temps des tribus, le grand sociologue de l’imaginaire lance une nouvelle annonce prophétique. Reprenant un à un les récents séismes qui ont ébranlé nos représentations, il montre comment l’avènement d’un totalitarisme doux marque, par réaction, l’ère des révoltes, un essai indispensable pour comprendre ce que sera notre monde demain. Il annonce ainsi un effondrement social, il pronostique également que, profitant de la fin des idéologies, les élites au pouvoir entendent instaurer un ordre nouveau qu’il qualifie de totalitarisme doux démontré par l’actualité récente. De l’éruption des gilets jaunes devenus un phénomène international à la contestation globale de la gestion de la pandémie, des grèves émeutières pour contrecarrer le libéralisme mondialisé à la vague d’émotion planétaire suscitée par l’incendie de Notre-Dame, le sociologue du quotidien et de l’imaginaire traque, de son œil inégalé, le changement de paradigme que nous vivons.
Dans cette contemplation du monde : Michel MAFFESOLI poursuit sa réflexion engagée sur la Transfiguration du politique. Sous la lunette du sociologue, on retrouve la vie sociale, la vie au quotidien, ses règles et ses principes. Deux grands axes charpentent son analyse. Le premier consiste dans une revue de détail du « pourquoi » et du « comment » dans l’examen de l’apparence des choses et qui reste d’une certaine manière « insaisissable ». Insaisissable parce que le social est fragmenté, mobile. Le second développe ce qui donc apparaît comme le style des sociétés contemporaines dont le rôle essentiel est la cohésion sociale, puisqu’elle est vecteur d’unité et de communion comme pour s’approcher de la « vérité » des choses.
Le « Réenchantement » du monde : Quand on observe tous les phénomènes de violence dont l’actualité n’est pas avare, quand on voit les valeurs sociales traditionnelles perdre de leur force, ou les diverses autorités politiques, intellectuelles, journalistiques être tournées en dérision, comme les derniers sujets du bac, on peut se poser la question : existe-t-il encore une morale, universelle, applicable à tous, une éthique valable pour tous ? C’est ainsi que la Morale représente peut-être un monde qui n’est plus. Et c’est pour cela que de divers côtés, journalistes, hommes politiques entonnent, jusqu’à plus soif, des incantations en son nom. Mais comme il faut bien vivre ensemble, on voit se développer des éthiques particulières. Celles-ci traduisant ce «sentiment d’appartenance» comme le glissement d’une Morale sclérosée vers des éthiques en gestation. Celles peut être d’un «réenchantement du monde».
Dans cette contemplation du monde : Michel MAFFESOLI poursuit sa réflexion engagée sur la Transfiguration du politique. Sous la lunette du sociologue, on retrouve la vie sociale, la vie au quotidien, ses règles et ses principes. Deux grands axes charpentent son analyse. Le premier consiste dans une revue de détail du « pourquoi » et du « comment » dans l’examen de l’apparence des choses et qui reste d’une certaine manière « insaisissable ». Insaisissable parce que le social est fragmenté, mobile. Le second développe ce qui donc apparaît comme le style des sociétés contemporaines dont le rôle essentiel est la cohésion sociale, puisqu’elle est vecteur d’unité et de communion comme pour s’approcher de la « vérité » des choses.
« Mais si ce sont, avant tout, des représentations collectives, ils ajoutent, à ce que peut nous apprendre notre expérience personnelle, tout ce que la collectivité a accumulé de sagesse et de science au cours des siècles. Penser par concepts, ce n’est pas simplement voir le réel par le côté le plus général ; c’est projeter sur la sensation une lumière qui l’éclaire, la pénètre et la transforme. Concevoir une chose, c’est en même temps qu’en mieux appréhender les éléments essentiels, la situer dans un ensemble ; car chaque civilisation a son système organisé de concepts qui la caractérise. »
Emile DURKHEIM